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22 février 2023 3 22 /02 /février /2023 19:25

RÉCIT DE MON DERNIER VOYAGE

 

 

J’ai séjourné au pays au début du mois de décembre pour laisser à la fin du mois suivant. Tout ce que je peux dire, c’est que Haïti ne peut pas descendre davantage dans les dédales de la barbarie et les faubourgs de l’atrocité. Il est temps pour nous autres concitoyens de bonne volonté de lancer le sauvetage urgent.

 

D’ailleurs, dans cet univers nébuleux, nos engagements nous rehaussent quand notre silence nous efface.

 

Je tiens à faire ressortir, qu’à nos yeux, tout pays paraît merveilleux sauf le nôtre. Nous ignorons le degré de combativité des autres peuples, quand nous autres nous tissons les fantasmes.

 

Sans le savoir ou le vouloir, nous sommes embourbés dans des prétextes, des accusations, des suppositions impudents.

 

En face, les adversaires de la nation disposent de l’argent sale, des armes destructives, des substances hallucinantes ; offrant des postes, des visas, des bourses d’étude, des subventions ainsi que d’autres types de privilèges.

 

Cette situation féroce mérite une réponse altière.

 

Puisque nous accusons un déficit méthodologique flagrant dans nos démarches à la solution ou nos actions à reculons, je compte exploiter cette brèche pour culminer une nouvelle pédagogie politique.

 

En effet, c’est à la lumière de la théorie qu’il faut appréhender nos conditions. Car, les intarissables palabres qui souillent nos débats donnent trop de génie aux débiles.

 

En outre, il faut édifier un rempart imprenable lors des négociations avec les étrangers sur la direction à donner au pays.

 

Actuellement, nous jouissons le statut de sujet, comme un troupeau qui paît dans la savane du désordre, qui s’abreuve au marécage de la misère.

 

J’avalise une théorie inspirée de notre pathologique état de traître à la patrie, de trahison à la cause. Il s’agit d’établir un parallèle entre la crise environnementale et la crise morale.

 

 

*

L’Homme est exposé à deux types de conflits à savoir, la crise environnementale et la crise morale.

 

La crise environnementale découle des conflits causés par une gestion inappropriée à la suite d’une catastrophe naturelle, telle que tremblement de terre, éruption volcanique, inondation, désertification, par extension invasion.

 

En d’autre termes, la crise environnementale n’émane pas directement de nos responsabilités, mais nait de circonstances extra existentielles, c’est-à-dire, des événements qui ne reposent pas sur la volonté humaine, mais qui dans leur sillage accouchent une gestion compromettante, cloche, catastrophique.

 

Par exemple, après un tremblement de terre qui a galvanisé le mécontentement populaire, un gouvernement peut se voir dans l’obligation de démissionner.

 

Contrairement à la crise environnementale sur laquelle je viens de statuer, la crise morale fume l’abstrait. Elle émane de nos jugements lesquels sont guidés par des principes, des valeurs autant de catégories abstraites que nous embrassons.

 

Selon notre définition de la chose, la crise politique haïtienne porte l’empreinte d’une crise morale.

 

A ceux qui veulent quitter le pays, je les confie que notre environnement physique ne contient aucun élément nocif. Le problème qui nous tracasse veille dans notre génome, soit notre personne. Et, cette guerre cessera seulement quand nous aurons fait la paix avec nous-mêmes, autrement, elle nous suit partout où nous mettons les pieds.

 

Entendu, l’homme haïtien traverse une crise morale. C’est ce qui nous fait dire que le changement politique passe par une approche pragmatique soit une conquête scientifique.

 

Il faut conceptualiser la réalité nationale dans toute sa dimension pour pouvoir mater cette panne humaine, ce déficit citoyen.

 

Malgré les cris et les souffrances, la solution tarde à poindre à l’horizon du changement à cause des facteurs énumérés, à savoir :

 

1. La peur de prendre des risques.

2. Le manque de motivation.

3. L’absence d’encadrement.

 

La peur de prendre des risques dérive de notre instinct de conservation, un système d’alerte provenu d’un mécanisme naturel. Il est explicitement exprimé par le fait de ne pas pouvoir établir le pourcentage de succès que nous disposons sur le chemin de cette aventure.

 

Le manque de motivation suinte dans notre milieu social. On croit que derrière l’horizon luit l’Eldorado. C’est ce qui est dit et qui est rapporté. Par conséquent, l’individu essaie de réunir toutes ses forces pour y bondir, se projeter hors de nos frontières insalubres.  Et, même quand on reste au pays, ce n’est que pour constater les dégâts, sans la moindre volonté d’intenter une quelconque rectification.

 

L’absence d’encadrement pourrait être à la base des facteurs susmentionnés. Nos aînés n’ont rien laissé en dehors de l’acte de l’Indépendance, document dont nous servons pour nous asservir.

 

En outre, notre système académique n’est pas adapté à la réalité sociale. Il s’agit d’un centre d’aliénation où l’on enseigne tout sauf le nécessaire.

 

*

 

La destiné nationale est jalonnée de coups d’état, d’élections frauduleuses, est maculée de sang

et de saleté.

 

L’instabilité séculaire serait responsable de notre carence élitiste, du déclassement alarmant et de cette déchéance maléfique. 

 

Si certains se contentent de pérorer sur la crise nationale en psychanalysant la nation, moi je conclus en appuyant une « alternative magistrale » soit une héroïque proposition de sortie de crise.

 

Puisque le sujet de mon discours consiste à établir un parallèle entre la « crise environnementale » et la « crise morale », pour pouvoir attester celle-ci, j’évite de mentionner mes travaux sur l’édification d’un nouveau modèle de gestion publique, celle qui prend en compte l’ensemble de nos contradictions politiques.

 

Merci.

 

Signé.

 

Rony Blain

Initiateur de la Nouvelle opposition nationale

Auteur du Guide de la réforme haïtienne

New York, le 17 février 2023

blainrony@yahoo.com

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